À la recherche de sa Gameboy, Cassidy vidait chaque boite qu'il trouvait dans la maison. Bah quoi? Il avait vraiment envie de jouer et ferait n'importe quoi pour la trouver. Lorsqu'il avait demandé à ses soeurs si elle l'avait vu traîner quelque part, elles avaient dit non. Elles s'en foutaient aussi... Donc, il devait chercher par lui-même! Cependant, en cherchant, il trouva quelques choses - pas plus intéressant que sa console mais - d'intrigant. Une caméra non développée. Malheureusement, ce n'était pas une numérique, alors il ne pouvait pas voir quelles photos s'y cachaient. Elle était pleine par contre. Ne restait plus qu'à l'apporter au magasin, ce qu'il fit sans attendre

Cela faisait déjà quelques jours qu'il avait laissé la caméra retrouvée entre les mains d'un photographe. Ce dernier lui avait dit qu'il lui enverrait les photos lorsqu'il aura terminé : aujourd'hui! Impatient de savoir ce qui se retrouve à l'intérieur, il déchira l'enveloppe et il eut comme un petit pincement au coeur. Ce sourire si contagieux, ces yeux si expressif, cette chevelure rousse : Melissa... Il passa à la prochaine. Les deux jumelles sur le bord de la plage. Il se rappelait de cette journée comme si c'était hier. C'était l'été précédent celui de l'accident. Toute la famille Morisson était allée faire du camping pendant un weekend, ce qui avait été plutôt marrant, étant donné que Cass était le seul mec présent. Seul avec quatre filles. Oui, quatre! Mel avait invité sa meilleure amie, Billie. Il se rappela de ce détail en changeant de photo. Sur celle-là se trouvait les deux meilleures amies. Rendu à la prochaine photo, une larme coula sur la joue du garçon. Il y apparaissait avec sa soeur qui avait les bras enroulés autour de lui et les deux arboraient un sourire. Repensant à ce magnifique souvenir, il contempla la photo pendant quelques minutes. Après un moment, il se sécha les larmes et se redressa pour déposer la photo sur son bureau. Une pensée traversa son esprit : Peut-être que Billie voudrait voir ces photos. Ce n'était pas qu'un souvenir de famille, quoique la brunette en faisait quasiment partie. Après tout le temps qu'elle passait à la maison. Le jeune homme se rappelaient même avoir le béguin pour elle. Bah quoi? Belle, gentille, attentionné. Elle avait toujours pour plaire. D'ailleurs, il ne lui avait pas parlé depuis un bon moment. Enfin, depuis la mort de Melissa... Il la croisait quelques fois, mais un simple « Salut. », rien d'autre. Il rangea alors les photos dans un petit sac avant de quitter sa chambre et de sortir à l'extérieur sans dire un mot à ses soeurs. Il était assez grand pour quitter la maison sans prévenir.

Debout devant la maison de la brunette, le jeune homme hésitait. Et si elle était pas là? Il aurait dû appeler avant de venir. Peut-être que de voir les photos allaient l'attrister. Lui ne savait pas vraiment où elle en était dans son deuil. Fait ou pas fait? Il n'y a qu'un moyen de la savoir... Il frappa à la porte et se fit accueillit par une femme. Vu son âge, il devina que c'était sa mère. Même si elle était rousse comparé à Billie qui était brunette. « Bonjour, Billie est-elle à là? » demanda-t-il en regardant derrière la dame. Il espérait bien ne pas avoir fait tout ce chemin pour rien quand même. La mère posait sur lui un regard interrogateur sur lui. En même temps, il était un garçon qu'elle n'avait jamais vu et il demandait pour sa fille. Peu importe la mère, le regard serait le même. « Je crois bien l'avoir vu il y a quelques minutes. Tu peux entrer, je vais lui dire qu'elle a de la visite. » dit-elle avant de se retourner et de crier pour appeler sa fille avant de se retourner vers lui une nouvelle fois. « Elle ne devrait pas tarder. En même temps, pourrais-tu lui dire que je suis parti en ville acheter le dîner. » « Oui, bien sûr. » En le remerciant, elle enfila une veste et quitta la résidence. Seul dans le hall d'entrée, il décida de regarder un peu les alentours. Les photos sur les murs, les livres sur les étagères... Après au moins trois minutes, il se demandait bien ce qu'elle pouvait bien faire. Bon bah, il allait devoir la chercher par lui-même apparemment. Le truc était de savoir où se trouvait sa chambre. Dans le couloir, il frappa à chaque porte et ouvra lorsque personne ne répondait. Derrière la première porte se trouvait une chambre plutôt masculine. À moins que la jeune femme ait vraiment changé, il doutait que c'était là qu'elle dormait. Suivante! Il frappa à la deuxième... Aucun résultat. Pourtant, il entendait du bruit à l'intérieur. Donc, il frappa une seconde fois. Aucune réponse. Alors, il décida d'ouvrir, mais réalisa vite que ce n'était pas une chambre. Bonne nouvelle : Il avait trouvé Billie. Mauvaise nouvelle : Elle était en train de se doucher derrière une vitre. Heureusement que la vitre était opaque et laissait voir que la silhouette de la jeune femme. Quoique si elle avait été transparente, ça ne l'aurait pas dérangé. Par contre, elle, ça lui aurait sûrement dérangé. Cassidy ne bougeait pas, restant figer là à fixer la vitre, ou plutôt ce qu'il voyait dedans, mais réalisa que ce qu'il faisait était un peu... inapproprié. Alerte au petit pervers ! « Huum... Billie? Tu devrais apprendre à verrouiller ta porte. » cria-t-il enfin pour se faire entendre par-dessus le bruit de l'eau. En fait, c'était plutôt lui qui devrait apprendre à ne pas entrer comme ça dans les salles de bains. Il aurait peut-être dû se la fermer et quitter la salle de bains en silence. Bref, trop tard pour faire marche arrière...

Les journées se ressemblaient sans vraiment se ressembler depuis mon retour à Fairhope. Le rythme de vie était bien différent comparé à New-York. Il fallait bien l’avouer. Je n’étais pas un fervent fan du repos ou du temps de pause. J’avais bossée une bonne partie de la matinée au château des mirages. Entre les catalogues d’ameublement et diverses peintures à faire, j’avais passé une journée qui n’était pas des plus fraiches. Un petit jogging dans le parc ensuite et j’étais un peu loin d’être top. Mais bien réveillée, c’était un fait. Energie et amusement. Il était un moment où j’étais la jeune fille calme, toujours la tête ans les bouquins. C’était au lycée, il y a longtemps ! Au lieu de ça, j’étais devenue comme Melissa. Comme elle avant, maintenant ma vie était un vrai terrain de jeu. Une crainte pleine dont je pouvais m’y amuser avec de l’alcool parfois mais soyons francs : les artifices ne sont pas toujours les meilleurs cadeaux du ciel. J’allais alors vers ma maison en voiture et me garant alors passant rapidement vers la cuisine en saluant ma mère présente mais m’éclipsant aussitôt. J’étais pressée de vivre dans un chez moi par ce que je n’en pouvais plus d’être encore dans la maison de mes parents après… et bien 26 ans. Je soupirais doucement en allant vers ma chambre, trainant un peu du pied par ce que je commençais par fatiguer un brin. J’avais besoin d’une douche, oh oui, une douche. Une bonne douche. Je m’installais dans la salle de bain, prenant des draps et tout. J’avais une chambre recordée à ma salle de bain personnelle dans les mêmes tons. Pas de honte à avoir une vie de riche. Ou presque. Je prenais alors ma douche sagement alors que j’avais tout préparée pour ma sortie. Comme toujours. Prévoyante et organisée. Et c’est alors que je hurlais en entendant une voix dans la salle de bain et sursautant alors en prenant le pommeau de douche… et là, je retirais un peu la porte et trouvant mon arme bien utile… d’un coup, je me mis à pointer le pommeau vers mon agresseur de douche. Oui, j’aimais arroser les gens apparemment. Je ne savais pas si c’était un effet de mode mais j’en arrosais beaucoup en ce moment, c’était le troisième dans la journée. Il fallait avouer qu’ils avaient l’art de toujours passer au mauvais moment. Enfin bref, là, j’arrosais ce pervers qui se trouvait dans ma salle de bain un peu moment en me disant qu’il allait peut-être finir : à terre. Genre ça va l’assommer. Oui, Bille. Bien sûr, Bille. Je retirais alors le pommeau en regardant le jeune pervers attentivement. J’arquais un sourcil aussitôt. « Mais qu’est-ce que tu fous là ? », demandais-je alors totalement ébahie en regardant Cassidy. Il avait bien grandi depuis que je lui avais réellement parlé enfin c’était le jour de l’enterrement de Mélissa en fait. Je soupirais doucement. « Je rince mes cheveux, attends ! », disais-je en refermant totalement la porte de ma douche et finissant à la prendre donc en rinçant mes cheveux encore tout plein de mousse qui n’étaient pas vraiment facile à rincer. Tellement long que je prenais plus de temps à les laver qu’à les sécher en général. J’inspirais doucement une fois que cela semblait correct en coupant l’eau et je passais alors la main par-dessus la douche en soupirant. « Cassidy ? Tu peux me passer ma serviette ? », demandais-je alors en refusant catégoriquement de sortir de ma douche sans serviette alors qu’il est présent dans la salle de bain mais alors ça, il en était totalement hors de questions. « En général, on entre rarement dans ma salle de bain donc pourquoi la verrouiller ? », soufflais-je alors en riant nerveusement car oui dans cette maison l’on avait tous notre salle de bain personnelle et à part Ornetta qui passait pour y faire le ménage et tout plusieurs fois par jour, personne n’y entrait. C’était formel. Une règle. Ils pouvaient entrer ans la chambre mais pas dans la salle de bain. Surtout la mienne car c’était la salle qui avait un accès au couloir mais aussi à ma chambre. J’aurais dû faire condamner la porte depuis belle lurette. J’attendais qu’il ne me passe ma serviette pour l’enrouler autour de moi et sortir de la douche en le regardant attentivement et attendant des explications de sa présence dans ma salle de bain.

Normalement, le jeune homme n'était pas du genre à fouiner dans les maisons des autres. Il avait un côté curieux, mais il avait aussi du respect. Lui n'aimerait pas que des gens fouillent comme ça dans sa maison, surtout pas dans sa chambre. Tout le monde à son petit jardin secret qu'on veut garder privé. Par contre, Billie ne semblait pas se montrer et il n'avait pas envie de retourner chez lui. Non, il n'avait pas fait tout ce chemin pour rien. Alors, il se mit à la recherche de sa chambre, sans savoir où elle était. Il finit par la trouver, mais pas dans la pièce, ni dans la situation qu'il avait souhaité. La jeune femme était sous la douche. Donc, pour manifester sa présence, il décida de parler. Une suggestion inutile de sa part, mais c'était seulement pour faire genre « Je suis là. » Billie échappa un cri et le reste se déroula tellement vite que le jeune homme n'eut pas le temps de réagir. Au contact du jet d'eau, il plaça instinctivement ses bras devant son visage. « Stop! » cria-t-il pour qu'elle s'arrête. Même si l'eau était chaude, ce n'était pas vraiment agréable. Il fit un pas devant et manqua presque de se péter la gueule en glissant sur l'eau qui était sur le sol. Heureusement, - avec ses réflexes de ouf - il mis sa main sur le comptoir et se redressa. Finalement, elle s'arrêta et lui demanda ce qu'il foutait là. À ce moment, il était mal à l'aise un peu dans la salle de bain avec la jeune femme nue derrière la douche. « Euuuh... » Il ne savait pas quoi répondre, même s'il connaissait bien la réponse, les mots ne voulaient pas sortir de sa bouche. Il avait plutôt l'air débile. Elle annonça qu'elle devait faire un dernier truc avant de sortir et retourna à sa douche. Cassidy hésita entre sortir ou rester là. Enfin, il ne savait pas trop si elle voulait qu'il quitte la salle de bain. Selon lui, elle voulait sûrement qu'il la laisse seul. Il tourna les talons, prêt à sortir, lorsque l'ex meilleure amie de sa soeur, l'interpella lui demanda une faveur. « Ouais... Bien sûr. » Il attrapa la serviette qui traînait sur le comptoir et la passa à la brunette. Bon bah, il n'avait plus qu'à attendre qu'elle sorte. En repensant à la scène, il s'imaginait la tête que Melissa ferait si elle savait que son petit frère a vu sa meilleure amie sous la douche. Il aurait eu droit à un speech de sa part. Mais malheureusement, il en aura jamais... Billie le sorti de ses pensées lorsqu'elle lui dit que personne n'entrait quand elle y était. Bon point, mais bon... « J'avoue... Désolé d'être... d'être entré comme ça. Ta mère t'a appeler, mais t'arrivais pas alors... J'ai décidé d'aller te voir par moi-même, mais je ne connais pas ta maison... » tenta-t-il d'expliquer pour qu'elle comprenne le malentendu et ne pas passer pour un pervers qui entre comme ça chez les gens pour mater les filles sous la douche. Il aimait beaucoup les filles, mais y'a des limites quand même. En mentionnant la mère de la jeune femme, il se rappela de ce qu'elle lui avait demandé de dire à sa fille. « D'ailleurs, ta mère m'a dit de te dire qu'elle était partie chercher le souper en ville. » Debout, le jeune homme tentait de garder ses yeux vers ceux de la brunette, les empêchant de dévier plus bas. Elle n'était qu'en serviette alors c'était un peu déstabilisant pour lui. Il se concentra alors sur la raison de sa venue. « Donc, je suis venue, parce que j'ai trouvé une caméra l'autre jour. Aujourd'hui j'ai reçu les photos qu'elle contenait... Tu es sur presque toutes les photos avec... Melissa. » ajouta-t-il en soutenant son regard - aussi dur que cela pouvait être. Il remarqua le changement d'émotion dans le visage de la jeune femme lorsqu'il mentionna sa défunte soeur. Il n'aurait pas dû venir ici et lâcher une bombe comme ça. Bon ce n'était pas un truc grave, mais ça remémorait des souvenirs et c'était durs pour lui aussi. Il avait juste envie de voir quelqu'un qui comprenait bien ce qu'il vivait. Ses soeurs le vivaient aussi, mais il avait l'impression qu'elle allait de l'avant. Contrairement à lui. Enfin, peut-être qu'elles étaient toujours aussi tristes, mais elles ne le montraient pas vraiment. « Je vais te laisser mettre des vêtements. Je vais être dans le couloir... Je te montrerais après. Enfin... Si tu veux bien les voir. Je comprends si tu ne préfères pas... » Il ne voulait quand même pas la rendre triste en lui montrant. Sur ce, il retourna dans le couloir et croisa les bras, dos contre le mur. Il ferma les yeux, retenant ses larmes. Pas ici, pas maintenant. Il devait se prendre en main...

Dans une autre situation, j’aurais bien pu dire : l’arroseur arrosé mais non, je ne voulais pas puis c’était fatiguant d’être la pauvre petite qui arrose aussi. Non en fait, je préférais être la warrior qui n’aimait pas qu’on la matte sous la douche. Non mais oh, c’était quoi ça ? Non mais vraiment. Pas normal. Bien sûr cela m’amusait un peu mais cela m’effrayait tout autant. J’étais nerveuse en lui demandant ma serviette mais c’était bien même Cassidy, le frère de Melissa. Qu’est-ce qu’il foutait dans ma salle de bain alors que l’on ne se parlait pas vraiment depuis 8 ans. Il faut dire que je n’étais de retour que depuis peu mais quand même. C’était bizarre. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Il me passait alors la serviette que je prenais pour enrouler autour de ma taille en m’essuyant rapidement au passant. Je prenais mes cheveux et je les essorais rapidement en sortant de la douche après avoir vérifiée que la serviette tenait bien. Je riais en l’entendant s’excuser, il était toujours tellement le même enfin il paraissait le même qu’avait. Je passais alors ma main vers une autre serviette pour l’y enrouler autour de mes cheveux et haussant légèrement les épaules. Je riais un peu nerveusement en penchant la tête et allant ouvrir la porte de ma chambre en allant en direction de mon dressing. « Fais comme chez toi ! J’ai un paravent donc ! », soufflais-je doucement sans encore remarquer ce qu’il m’avait dit et allant chercher des vêtements confortables ans mon armoire. Je revenais vers lui, des fringues en main et la serviette autour de moi alors qu’il me racontait pourquoi il était là, je penchais la tête sur le côté sans trop savoir quoi dire et détournant aussitôt le regard en perdant une once de sourire alors que ce prénom débarquait. Même de la tristesse. Je soupirais doucement en penchant la tête et le regardant presque brièvement et baissant le regard vers mes pieds. Jolis pieds nus d’ailleurs. J’allais vers mes pantoufles pour les enfiler aussitôt, nerveusement. Tout ce qui me passait par la tête ? Enfiler mes pantoufles. C’est stupide, hein ? Mais cela m’empêchait de penser à Melissa. Comme si je n’y pensais pas déjà assez quand j’étais seule.  Me retrouver face à lui n’aidait pas. « Merci pour ma mère… », je riais nerveusement car oui, c’était tout ce que je notais encore une fois. Une vraie catastrophe en sociabilité quand je pensais un peu trop à mon amie perdue. « Restes, tu ne risques pas de me voir nue… », j’allais derrière le paravent mais il sortait quand même et j’étais impuissante sur ça. Je soupirais doucement en commençant à m’habiller. Pas vraiment joyeuse ou un peu sans émotion. Morte sur le coup. Oui, c’était ce qui résumait bien comment je me sentais d’un coup. Morte. Littéralement bien sûr. Je ne savais pas si j’avais l’autorisation de pleurer alors qu’il n’était pas loin. Et s’il me voyait ? Pourtant je ne savais que faire ça en cachette. Il fallait que je ne perde pas mon objectif. M’habiller. Je faisais ça. C’était un simple bas de pyjama et un petit haut à fine bride. Un bête pyjama en fait. Je me posais alors sur mon lit, les jambes croisées en fermant les yeux doucement. « Tu peux revenir, je suis habillée ! », mais voulais-je voir les photos ? Je n’en savais rien car mon cœur battait à un trop vite à cette idée et mes yeux s’humidifiaient un peu. Je soufflais un bon coup. Je ne savais pas comment agir. Ni même si j’allais le regarder. J’attendais d’entendre la porte s’ouvrir pour y poser mon regard. Descendre d’une sorte de nuage. Je souriais doucement, un faux sourire. Le genre de sourire que l’on fait pour dire : je vais bien, ne t’en fais pas. Je le regardais attentivement. Ce gamin que je connaissais depuis un bon moment maintenant. Je penchais doucement la tête en inspirant. « Ce n’est rien pour la douche, cela arrive souvent ! », ou pas mais je voulais dire un truc pour le mettre à l’aise. « Comment tu vas ? Et tu fais de la lumière dans ta poche. », demandais-je aussitôt, non pas curieuse ou je ne sais quoi mais bêtement par politesse et surtout par ce qu’un petit truc en moi me disait qu’il n’allait pas bien. Entre compatriote du « je ne vais pas bien mas je dis que je vais bien ! », l’on se reconnait en général. Enfin on fait comme si l’on ne remarquait pas que l’autre va mal mais en fait, on le voit. Ce sont des petits trucs qui nous le montrent. La tristesse refoulée, la nervosité, la gêne… ou même ce besoin de recul ou d’être seul. La nostalgie aussi. Tellement de choses. Et là, je me sentais presque stupide de ne dire que des mots sans vraiment de sens ou même ne pas parler de ces photos mais personne n’est parfait. Je ne me sentais pas encore capable sur le coup de directement lui proposer de prendre le thé et parler de ma meilleure amie morte avec lui alors que c’est son petit frère. Je ne savais même pas si je voulais voir les photos ou si j’en étais capable. Puis je regardais tellement celles que j’avais encore.